La mort d’un être cher est une des épreuves les plus pénibles de la vie. Alors, que peut-on dire lorsqu’un tel drame implique la perte d’un enfant ? Rien qu’en France, le ¼ des grossesses n’aboutit pas laissant place à une douleur dévastatrice. Que ce soit avant, pendant ou après l’accouchement, le décès d’un bébé engendre un deuil périnatal.
Une telle tragédie laisse forcément des séquelles dans la famille. De plus, la mère et le père se trouvent seuls face à ce deuil. Difficile pour les proches de savoir comment s’occuper des parents endeuillés. Mais comme toute épreuve de la vie, il est possible d’aller de l’avant. Voici les 5 étapes à suivre pour surmonter le deuil de son nourrisson.
Comment définir le deuil périnatal ?
L’organisation mondiale de Santé (OMS) définit le deuil périnatal comme la perte d’un bébé entre la 22e semaine d’aménorrhée et le septième jour de sa naissance. Cela englobe le décès du fœtus pendant la grossesse, lors de l’accouchement et quelques jours après sa venue au monde.
Or, il y a bien d’autres situations qui créent des souffrances aussi dures à surmonter. Le deuil périnatal peut concerner également les morts fœtales in utero, les fausses couches, l’enfant mort-né, l’avortement, la grossesse extra-utérine, la mort néonatale (décès de l’enfant à moins de 28 jours après sa naissance), etc.
Pourquoi est-il nécessaire de faire un travail de deuil ?
La douleur humaine devient insoutenable lorsqu’on s’y attend le moins. C’est le cas lors d’un deuil périnatal qui survient à un moment où s’apprête plutôt à célébrer la vie. Les parents confrontés à la perte d’un enfant avant – ou lors de – sa naissance trouvent souvent du mal à en parler. La plupart préfèrent s’isoler ce qui peut même créer des distances au sein du couple.
Le père peut avoir du mal à interpréter ce qu’éprouve la mère au point de ne plus avoir la capacité de la réconforter. De son côté, la maman peut tomber dans le piège de la culpabilité et de la honte : avoir la sensation de trahir son bébé en ne réussissant pas à mener la grossesse jusqu’au bout. Ajoutons à cela la maladresse de l’entourage qui, à cause de son mal à trouver les mots justes pour aider le couple, préfère banaliser la situation et se projeter déjà dans l’avenir.
Pour éviter de sombrer dans leur tristesse, les parents doivent faire un travail de deuil. Il leur est recommandé de se faire accompagner par un psychologue pour surmonter leur souffrance. Le but de ce travail est d’enterrer dignement leur enfant afin de pouvoir imaginer la suite.
Comment surmonter le deuil périnatal ?
Le couple doit traverser l’épreuve de deuil en étant uni et soudé. Ce processus de réconciliation intérieure passe par différentes étapes.
Reconnaître le deuil périnatal
Les proches ne ressentent pas forcément la douleur des parents endeuillés puisqu’ils n’ont pas eu le temps de connaître le bébé. Au contraire, la mère et le père l’ont senti à travers les échographes, le fait de le porter dans son ventre pour la maman et les projets de vie qu’ils ont dessiné après l’accouchement. C’est pourquoi il est important de reconnaître leur deuil.
Cela passe par la reconnaissance du défunt et de ses parents d’où par exemple l’utilisation du terme « paranges » (parents d’ange) dans ce genre de situation.
Appliquer le rituel du décès
Chaque deuil périnatal est unique. Cependant, cela n’exclut pas l’importance de réaliser un rituel symbolique. Les parents doivent pouvoir dire au revoir à leur enfant en :
- Lui choisissant un prénom.
- L’enregistrant dans l’état civil.
- L’inscrivant dans le livret familial
- L’enterrer et lui organiser des funérailles.
Fabriquer des souvenirs du bébé
Tous les parents n’ont pas la même capacité psychologique à pouvoir garder des souvenirs d’un enfant qu’ils ont tant rêvé d’avoir, mais qu’il est parti avant sa vie. Créer des souvenirs avec le bébé perdu a pour but de lui rendre hommage et le garder en mémoire.
Certains parents gardent alors le bracelet de la naissance, les échographies de la grossesse, les vêtements du nouveau-né, les photos de ses empreintes, etc. D’autres vont jusqu’à l’instauration de traditions comme offrir des cadeaux, célébrer son anniversaire, lui allumer des bougies, etc.
Lire et se confier
Durant les premiers jours post traumatisme, il est normal de se replier sur soi et de s’isoler. Pour briser cet isolement, le couple doit sortir du vide. Ces actions peuvent être bénéfiques :
- La lecture des livres traitant du sujet ou des témoignages d’autres parents ayant vécu le même drame.
- Consulter un psychologue régulièrement.
- Participer à des groupes de parole.
- Demander l’aide des associations compétentes.
Laisser le temps au deuil
Après avoir réalisé les étapes du deuil périnatal, il est important de prendre son temps pour surmonter cette épreuve. C’est un processus mental et psychique complexe qui nécessite des mois de travail pour faire le deuil de la vie que les parents ont imaginée pour leur enfant. Durant ce temps, il est inutile d’envisager une nouvelle grossesse, notamment si le couple pense pouvoir remplacer le bébé perdu par un autre. La plaie ne se referme jamais de la sorte et seul le temps est susceptible d’atténuer la douleur d’un deuil périnatal.